Sarkozy, Fragments d’un discours hasardeux
La rhétorique sarkozienne décortiquée par Judith Bernard @rrêt sur Images, le site !
Si vous l’avez raté (mais est-ce seulement possible ?), voici un tout petit digest de la prose présidentielle entendue jeudi soir dans la lucarne. Une micro-dose de rhétorique sarkozienne, un échantillon de quelques minutes plongé dans mes petites éprouvettes perso.
En réponse à la question de PPDA sur la prise en compte ou non de la pénibilité des tâches dans la réforme du régime des retraites, Sarkozy a commencé comme ça :  » « Ecoutez : moi j’ai été élu par les Français pour résoudre les problèmes de la France. On m’a pas élu pour commenter les problèmes de la France ; on m’a élu pour trouver des solutions ». »
« Ecoutez » : ça commence avec un phatique (qui n’a d’autre vocation que d’assurer le contact, ça n’a aucune valeur informative – de même que l’ explication à laquelle je me livre ici, que mes lecteurs fidèles connaissent par coeur). Phatique ultra-classique, qui présente l’avantage, par sa forme impérative, d’instaurer un léger, mais indiscutable, rapport de force entre celui qui le prononce et celui à qui il est adressé (c’est une forme adoucie de : fermez-la), et de ne coûter à son locuteur aucun effort cognitif (pendant qu’il le prononce, lentement, automatiquement, il gagne du temps, et économise sa pensée, occupée à former la suite de la phrase : toujours ça de gagné). Rien là que de très banal : tous les politiques l’emploient, pour les mêmes raisons, avec les mêmes effets. la suite de cet excellent article, analyse, sur le site arrêt sur images…